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Reconstruction Mammaire par Prothèse

 

Définition

La reconstruction du sein par Prothèse est une des techniques les plus « simples » en reconstruction.

Elle consiste en la mise en place d’une prothèse mammaire, de forme anatomique et en silicone, derrière le muscle grand pectoral.

Indications

Cette technique peut-être envisagée chez les patientes souhaitant une reconstruction mammaire et présentant une peau thoracique en quantité suffisante ainsi que de bonne qualité et souple.

Les antécédents de radiothérapie sont de mauvaises indications pour une reconstruction par prothèse car le risque de souffrance cutanée et de « coque » est maximal à cause des brûlures causées par les rayonnements.

En cas de quantité de peau insuffisante mais de bonne qualité, il est possible de mettre en place une prothèse d’expansion première.

Celle-ci est gonflée toutes les semaines pendant 4 à 6 mois afin d’obtenir une distension progressive de la peau du thorax.

A terme elle est remplacée par une prothèse mammaire définitive.

Les prothèses mammaires :

Ce sont des implants constitués d’une enveloppe de silicone. Leur contenu est variable mais la plupart du temps il s’agit de gel de silicone cohésif. Les implants contenant du sérum physiologique sont très rarement employés car le silicone permet d’assurer au sein un palper souple proche d’une consistance naturelle.

Tous les implants disponibles sont soumis à des normes précises et rigoureuses : marquage CE et autorisation de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé).

De plus, les autorités administratives françaises et le ministère de la santé ont imposé depuis Novembre 2016, la mise en place d’un registre national des prothèses mammaires. Ce registre, anonyme, permet de recenser toutes les prothèses implantées sur le territoire français et d’assurer le suivi de l’ensemble des implants ce qui va dans le sens d’une plus grande sécurité pour les patients.

Il existe 2 formes de PM : les implants ronds et anatomiques.

En reconstruction mammaire seules les anatomiques sont utilisées.

Elles ont un remplissage « sur mesure » de silicone avec un volume plus important dans partie inférieure de la prothèse. Cela permet de plus remplir le segment inférieur du sein et permet l’obtention d’un résultat plus proche du naturel avec un sein que l’on pourrait caractériser d’en forme de « poire ».

 

Intervention :

Reconstruction mammaire

Incisions cutanées :
L’ancienne cicatrice de mastectomie est reprise afin de ne pas ajouter de cicatrices supplémentaires.

Mise en place de l’implant :
La future loge de l’implant est ensuite réalisée.
Elle est rétro-musculaire (l’implant est placé derrière le muscle Grand Pectoral). Cette technique permet de recouvrir le pôle supérieur de la prothèse avec le muscle afin de moins la sentir et de moins la voir sous la peau.

Il est possible de compléter l’intervention par un Lipofilling.
La réinjection de graisse permet dans certains cas d’améliorer la qualité de la peau et d’obtenir un matelassage sous-cutané permettant de recouvrir de façon plus efficace la prothèse.

Suture cutanée :
Elle est réalisée avec du fil résorbable entièrement sous la peau.

Le drainage par redons est possible.

Pansement compressif modelant.

Autres informations concernant l’intervention

  • Hospitalisation: 2 à 4 jours en moyenne,
  • Anesthésie: Générale,
  • Durée opératoire: 1 heure 30 en moyenne,
  • Examen préopératoire : 2 consultations avec le chirurgien légalement obligatoires, 1 consultation d’anesthésie, une mammographie et le bilan de surveillance gynécologique sont nécessaires,
  • Contre-indication: Le tabac augmente considérablement le risque de nécrose de la peau et d’infection. Il est donc contre-indiqué pendant 15 jours avant et après l’intervention.

Suites opératoires :

  • Variables d’une patiente à l’autre, les douleurs peuvent être parfois importantes dans les premiers jours. Dans les suites elles sont parfaitement contrôlées par des antalgiques simples,
  • Quelques ecchymoses et de l’œdème peuvent être présents pendant une semaine,
  • Pansement et nettoyage toutes les 48 heures à domicile réalisés par une IDE pendant 15 jours: nettoyage au sérum physiologique et pansement avec tulle gras sur les cicatrices,
  • Les fils sont entièrement résorbables et ne doivent donc pas être retirés,
  • Un repos est conseillé pendant 7 à 10 jours,
  • Un soutien gorge de contention spécial est à maintenir nuit et jour durant 2 mois,
  • Le sport et le port de charges lourdes est interdit pendant 2 mois,
  • Le résultat définitif est en général obtenu à 3 mois,
  • Des soins spécifiques sur les cicatrices (éviction solaire et massage) seront à réaliser pour les rendre les plus discrètes possible,
  • Les prothèses mammaires subissent également les effets du temps et il faut envisager un changement d’implant en moyenne tous les 10 ans.

Des visites de contrôle sont réalisées à 1 semaine, 1 et 6 mois.

Risques et complications :

Heureusement, les vraies complications sont très rares à la suite d’une reconstruction mammaire réalisée dans les règles.

Pour autant et malgré leur rareté, vous devez être informée des complications possibles :

  • Risques anesthésiques :
    Ils seront exposés lors de la consultation d’anesthésie préopératoire.
  • Risques liés à l’intervention:

– Précoces :

Hématome : s’il est important une reprise chirurgicale peut être nécessaire pour évacuer le sang et stopper le saignement.

Infection : rare après ce type de chirurgie. Il est en général nécessaire de réaliser une reprise chirurgicale pour nettoyage et les implants sont retirés pendant quelques mois.
Le recours aux antibiotiques est souvent nécessaire.

Nécrose cutanée : risque fortement augmenté par les antécédents de radiothérapie et le tabagisme. Peut conduire au retrait de la prothèse.

Épanchement séreux : une accumulation de lymphe est assez fréquente en postopératoire mais diminue spontanément dans la grande majorité des cas.

– Tardifs :

Formation de plis ou aspect de vagues : les implants étant souples, il est possible que leur enveloppe se plisse et que ces plis soient perceptibles ou visibles sous la peau. Ce phénomène est rare avec les prothèses en silicone.

« Coques » : la réaction physiologique normale et constante de l’organisme humain en présence d’un corps étranger est de l’isoler en constituant une membrane qui va entourer l’implant appelée « capsule péri-prothétique ». Avec le temps cette capsule peut s’épaissir et provoquer une modification de l’aspect du sein, des douleurs ou une déformation visible.
Ce phénomène est imprévisible mais relativement rare concernant essentiellement les prothèses de longue date ou après radiothérapie.

Rupture : les implants ont une durée de vie de 10 ans en moyenne. Au delà leur paroi subit une usure progressive pouvant aller jusqu’à créer une brèche et il faut changer les implants.

Malposition ou déplacement des implants : il impose en général une reprise chirurgicale.

Rotation : le pivotement d’une prothèse anatomique est possible mais exceptionnel en pratique.

Sérome tardif : il correspond à la présence de liquide autour de l’implant. Il reste rare mais peut parfois nécessiter des prélèvements pour analyse.

Anomalies de cicatrisation : le processus de cicatrisation mettant en jeu des phénomènes aléatoires, il arrive parfois que les cicatrices ne soient pas aussi discrètes qu’escompté, pouvant prendre alors des aspects variables : élargies, hypertrophiques voir exceptionnellement chéloïdes.

Imperfections de résultat : il est malheureusement impossible de reconstruire un sein parfaitement symétrique à l’autre avec une prothèse ; Malgré les retouches, il peut persister une certaine asymétrie de volume, de forme, de hauteur, de la palpation.