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Reconstruction Mammaire par Lambeau de Muscle Grand Dorsal

 

Définition

La reconstruction du sein par lambeau de muscle Grand Dorsal utilise la peau prélevée au niveau du dos, le muscle Grand Dorsal et de la graisse attenante.

Elle a pour but de reconstituer les volumes et le contour du sein.

Dans certains cas une prothèse et/ou un Lipofilling peuvent être associés pour recréer un volume suffisant.

Indications

Cette technique est particulièrement intéressante chez les patientes ayant une quantité de peau thoracique insuffisante ou de mauvaise qualité ne pouvant à elle seule protéger une prothèse interne comme par exemple en cas de radiothérapie.

Le muscle grand dorsal est un muscle mince et étendu de la région du dos, dont la fonction n’est pas indispensable pour les gestes de la vie courante.

 

Intervention :

Reconstruction mammaire par lambeau de muscle grand dorsal

Incisions cutanées :
L’ancienne cicatrice de mastectomie est reprise afin de ne pas ajouter de cicatrices supplémentaires au niveau antérieur.
Au niveau du dos, le fuseau de peau est prélevé afin de laisser la cicatrice dissimulée dans le soutien-gorge.

Prélèvement et rotation du lambeau :
Le fuseau de peau est gardé vivant par l’intermédiaire du fuseau musculaire auquel il adhère et l’ensemble est transféré, en avant, au niveau de la région thoracique.

Mise en place de l’implant (non systématique):
La future loge de l’implant est ensuite réalisée.

Il est possible de compléter l’intervention par un Lipofilling.
La réinjection de graisse permet dans certains cas d’améliorer la qualité de la peau ainsi que la forme du sein reconstruit.
Elle permet également dans certains cas d’obtenir un matelassage sous cutané permettant de recouvrir de façon plus efficace une prothèse.

Suture cutanée :
Elle est réalisée avec du fil résorbable entièrement sous la peau.
Le drainage par redons est systématique au niveau du dos.

Pansement compressif modelant.

Les prothèses mammaires

Ce sont des implants constitués d’une enveloppe de silicone. Leur contenu est variable mais la plupart du temps il s’agit de gel de silicone cohésif. Les implants contenant du serum physiologique sont très rarement employés car le silicone permet d’assurer au sein un palper souple proche d’une consistance naturelle.

Tous les implants disponibles sont soumis à des normes précises et rigoureuses : marquage CE et autorisation de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé).

De plus, les autorités administratives françaises et le ministère de la santé ont imposé depuis Novembre 2016, la mise en place d’un registre national des prothèses mammaires. Ce registre, anonyme, permet de recenser toutes les prothèses implantées sur le territoire français et d’assurer le suivi de l’ensemble des implants ce qui va dans le sens d’une plus grande sécurité pour les patients.

Il existe 2 formes de PM : les implants ronds et anatomiques.

En reconstruction mammaire seules les anatomiques sont utilisées.

Elles ont un remplissage « sur mesure » de silicone avec un volume plus important dans partie inférieure de la prothèse. Cela permet de plus remplir le segment inférieur du sein et permet l’obtention d’un résultat plus proche du naturel avec un sein que l’on pourrait caractériser d’en forme de « poire ».

Autres informations concernant l’intervention

  • Hospitalisation: 5 à 7 jours en moyenne,
  • Anesthésie: Générale,
  • Durée opératoire: 2 heures 30 en moyenne,
  • Examen préopératoire : 2 consultations avec le chirurgien légalement obligatoires, 1 consultation d’anesthésie, une mammographie et le bilan de surveillance gynécologique sont nécessaires.
  • Contre-indication: Le tabac augmente considérablement le risque de nécrose de la peau et d’infection. Il est donc contre-indiqué pendant 15 jours avant et après l’intervention.

Suites opératoires :

  • Variables d’une patiente à l’autre, les douleurs peuvent être parfois importantes dans les premiers jours surtout au niveau du dos. Dans les suites elles sont contrôlées par des antalgiques simples,
  • Quelques ecchymoses et de l’œdème peuvent être présents pendant 1 semaine,
  • Pansement et nettoyage toutes les 48 heures à domicile réalisés par une IDE pendant 15 jours: nettoyage au sérum physiologique et pansement avec tulle gras sur les cicatrices,
  • Les fils sont entièrement résorbables et ne doivent donc pas être retirés,
  • Un repos est conseillé pendant une quinzaine de jours,
  • Un soutien gorge de contention spécial est à maintenir nuit et jour durant 2 mois,
  • Le sport et le port de charges lourdes sont interdits pendant 2 mois,
  • Le résultat définitif est en général obtenu à 3 mois,
  • Des soins spécifiques sur les cicatrices (éviction solaire et massage) seront à réaliser pour les rendre les plus discrètes possible.
  • En cas de mise en place de PM celles-ci subissent également les effets du temps et il faut envisager un changement d’implant en moyenne tous les 10 ans.

Des visites de contrôle sont réalisées à 1 semaine, 1 et 6 mois.

Risques et complications :

Heureusement, les vraies complications sont très rares à la suite d’une reconstruction mammaire par Grand Dorsal réalisée dans les règles.

Pour autant et malgré leur rareté, vous devez être informée des complications possibles :

  • Risques anesthésiques :
    Ils seront exposés lors de la consultation d’anesthésie préopératoire.
  • Risques liés à l’intervention:

– Précoces:

Hématome : s’il est important une reprise chirurgicale peut être nécessaire pour évacuer le sang et stopper le saignement.

Infection : rare après ce type de chirurgie. Il est en général nécessaire de réaliser une reprise chirurgicale pour nettoyage et les implants sont retirés pendant quelques mois. Le recours aux antibiotiques est souvent nécessaire.

Nécrose cutanée : risque fortement augmenté par les antécédents de radiothérapie et le tabagisme. Peut conduire au retrait de la prothèse.

Épanchement séreux : une accumulation de lymphe est assez fréquente en postopératoire mais diminue spontanément dans la grande majorité des cas. Dans le cas contraires des ponctions itératives peuvent être nécessaires.

– Tardifs:

Complications des prothèses :
Formation de plis ou aspect de vagues : les implants étant souples, il est possible que leur enveloppe se plisse et que ces plis soient perceptibles ou visibles sous la peau. Ce phénomène est rare avec les prothèses en silicone.

« Coques » : la réaction physiologique normale et constante de l’organisme humain en présence d’un corps étranger est de l’isoler en constituant une membrane qui va entourer l’implant appelée « capsule péri-prothétique ». Avec le temps cette capsule peut s’épaissir et provoquer une modification de l’aspect du sein des douleurs ou une déformation visible. Ce phénomène est imprévisible mais relativement rare concernant essentiellement les prothèses de longue date ou après radiothérapie.

Rupture : les implants ont une durée de vie de 10 ans en moyenne. Au delà leur paroi subit une usure progressive pouvant aller jusqu’à créer une brèche et il faut changer les implants.

Malposition ou déplacement des implants : il impose en général une reprise chirurgicale.

Rotation : le pivotement d’une prothèse anatomique est possible mais exceptionnel en pratique.

Sérome tardif : il correspond à la présence de liquide autour de l’implant. Il reste rare mais peut parfois nécessiter des prélèvements pour analyse.

Anomalies de cicatrisation : le processus de cicatrisation mettant en jeu des phénomènes aléatoires, il arrive parfois que les cicatrices ne soient pas aussi discrètes qu’escompté, pouvant prendre alors des aspects variables : élargies, hypertrophiques voir exceptionnellement chéloïdes.

Imperfections de résultat : il est malheureusement impossible de reconstruire un sein parfaitement symétrique à l’autre avec un lambeau de grand dorsal. Malgré les retouches, il peut persister une certaine asymétrie de volume, de forme, de hauteur et de consistance à la palpation.